Le risque incendie, un souci de tous les jours

 En 1976, un gigantesque incendie a ravagé les Aspres. Parti de la décharge de Corbère-les-Cabanes, attisé par une forte tramontane conjuguée à une grande sécheresse, pendant plus de 60 heures consécutives, le feu a dévasté près de 8 000 hectares.

  A Tordères, il a frôlé le coeur du village et il a emporté 200 hectares sous les yeux des habitants affolés, tandis qu'il anéantissait 2 000 hectares à Caixas, 940 à Montauriol, 485 à Llauro, 405 à Oms, 560 à Vivès, etc.

  Les populations locales ont parfois dû être déplacées, plusieurs mas ont brûlé, et une quantité innombrable d'animaux sauvages ont disparu dans cette effroyable boule de feu (on a même vu des lapins ou des oiseaux embrasés fuyant et semant le feu sur leur passage).

  Les Aspres avaient déjà gravement brûlé en 1949 et en 1966, mais c'est bien le feu de 1976 qui a le plus marqué les esprits et provoqué une prise de conscience des politiques. On peut affirmer qu'il a été le déclencheur d'une politique de défense incendie plus engagée dans l'ensemble du département et, plus généralement, dans l'arc méditerranéen.

  Dans les Aspres, 31 communes ont décidé de se réunir pour lutter ensemble contre les feux de forêt. C'est ainsi qu'est né le Secteur d'Intervention Prioritaire des Aspres qui, depuis trente ans et en partenariat avec l'Etat, réalise des aménagements de lutte et de prévention contre l'incendie.


Plan de situation du SIP des Aspres :


  Le territoire des Aspres est enclavé : s’il est relativement rapide d’accéder à sa périphérie depuis les principales villes du département, la circulation à l ’intérieur du massif est relativement difficile.

  Le massif est constitué de nombreux villages et d'habitats isolés (beaucoup de mas ou de villas).

 

  L’activité industrielle et commerciale se situe dans la plaine du Roussillon ou à proximité des grands axes. Le reste de l’activité est majoritairement agricole (40%) mais le développement démographique de ce territoire et son attractivité implique l’extension de l’urbanisation à travers l’ouverture de nouvelles zones urbanisables.

 Par une pression d’urbanisation et une déprise agricole de plus en plus forte, l’habitat se retrouve au contact de la forêt. Cette promiscuité entre les espaces naturels et les activités humaines induit un risque d’incendie plus élevé mais aussi une vulnérabilité beaucoup plus importante.


L'agro-pastoralisme, un moyen de lutte efficace contre l'incendie

 

  En 1988, à l'occasion de la mise sous tutelle du plus gros propriétaire de la commune, M. Noé, maire de la commune, a pris l'initiative de créer avec le concours de l'Etat et en partenariat avec M. et Mme Mathis, les éleveurs locaux, une Association Foncière Pastorale (AFP).

  Une AFP est un regroupement de propriétaires de terrains constitué sur un périmètre agro-pastoral et accessoirement forestier, dans le but d’assurer ou de faire assurer la mise en valeur et la gestion des fonds inclus dans le périmètre constitué. Face à la complexité foncière, au multi-usage et aux diverses pressions qui s’exercent sur l’espace montagnard, l’AFP constitue un outil unique pour la gestion intégrée de l’espace pastoral et forestier, mais aussi pour la gestion de l’eau, de l’environnement de la fréquentation touristique et de la prévention incendie. L’AFP constitue également un cadre adapté pour l’installation agricole en zone difficile.

  A Tordères, l'AFP concerne 245 parcelles appartenant à 88 propriétaires, soit plus de 369 hectares dont 52 appartiennent à la commune de Tordères.

  Dès 1988, un bail pastoral (toujours en cours) a été conclu entre l'AFP et ces éleveurs. Parallèlement, un contrat a été signé entre les éleveurs et l'Etat, mettant en oeuvre des Mesures Agro-Environnementales Territorialisées (MAET) et portant sur la défense incendie, avec la mise en place d'un cahier des charges concernant le pacage des ovins, l'entretien mécanique de deux pare-feu, l'un au nord et l'autre au sud de la commune.

  La coupure nord, situé sur les parcelles du Serrat d'En Recourt, le long d'une ligne de crête, a pour objectif de protéger le village et le massif. On y trouve deux pistes DFCI (Défense de la Forêt Contre l'Incendie). On y trouve également un parc de 30 hectares abritant des chèvres débroussailleuses. afin de garantir une meilleure défense incendie dans la suberaie.

  La coupure sud borde quant à elle la D615 qui mène à Llauro et longe la Forêt du Réart en la protégeant, ainsi que les habitations qui se trouvent à ses abords, d'une éventuelle mise à feu. Trois pistes DFCI protègent également ce secteur.


Risque d'incendie et obligation de débroussaillage des propriétaires de bâtiments


  Le brûlage des déchets et végétaux est autorisé du 1er octobre au 31 mai. Pendant cette période, il convient

- soit de faire une déclaration de brûlage en mairie la veille du jour prévu de brûlage, en  remplissant la fiche technique de déclaration de brûlage,

- Soit d'effectuer cette déclaration en ligne, par internet, sur le site http://www.autorisation-brulage66.com


  A cette occasion, nous rappelons pour ceux qui ne l’auraient pas encore fait que tous les terrains autour des habitations doivent être obligatoirement débroussaillés dans un rayon de 50 mètres. 


  Les poursuites prévues par la loi s’échelonnent de contraventions de 4ème et 5ème classe pouvant atteindre 750€ et dans le cas de non exécution, après mise en demeure, procès-verbal avec amende, d’un montant maximum de 30€ par m² soumis à l’obligation de débroussaillement. Les actions répressives sont renforcées et étendues aux propriétaires n’ayant pas débroussaillé sur un fond voisin quand leurs obligations d’entretien (50m autour des bâtiments) vont au-delà de leur limite de propriété. 


Pourquoi est-il important de débroussailler ? 


Pour vous protéger et protéger vos biens. 

En effet : 

- l’intensité du feu diminue lorsqu’il arrive dans une zone débroussaillée, 

- les services de secours pourront intervenir plus rapidement et avec un maximum de sécurité, 

- si toutefois le feu venait à passer, passant plus vite, les dégâts occasionnés seront moins importants.


Qu’est-ce qu’un débroussaillement efficace ?


- éliminer tous les bois morts, les broussailles et les herbes sèches, 

- couper les arbres trop près des habitations et les arbustes sous les grands arbres, 

- espacer les arbres afin que les branches ne se touchent pas, 

- élaguer les branches basses jusqu’à une hauteur minimum de 2 mètres, 

- se débarrasser des végétaux coupés par broyage, par évacuation en déchetterie ou en les compostant.

En aucun cas, débroussailler ne signifie couper tous les arbres !


Pour en savoir plus cliquez sur ce lien :

http://www.prevention-incendie66.com


Interdiction de faire du feu dans le massif


Nous vous rappelons que TOUT FEU EN FORÊT EST INTERDIT (arrêté préfectoral du 18 mars 2004).


Chaque année, plusieurs centaines d’hectares de maquis, de landes, de garrigues ou de forêts sont détruits par les incendies. Outre le danger qu’ils représentent pour l’Homme, qu’ils soient habitants des massifs ou pompiers, les incendies ont un impact plus ou moins irrémédiable :

Sur les peuplements forestiers qui sont généralement détruits et mettront plusieurs décennies à retrouver leur état initial. Si toutefois les arbres restent en vie, ils sont toujours affaiblis et une attaque parasitaire (champignons, insectes) est alors très dommageable et peut entraîner leur mort.

Sur les sols qui, mis à nu, vont subir une forte érosion.

Sur la faune qui, selon les espèces sera affectée différemment ; les moins mobiles sont souvent brûlées ou asphyxiées (insectes, reptiles, batraciens), les autres, lorsqu’elles s’échappent, subiront des modifications de leur biotope.

Sur le paysage : l’incendie a un impact visuel immédiat par la disparition d’éléments structurants et des couleurs qui se réduisent à un noir quasi uniforme. L’impact est alors fonction de l’étendue et du relief.


  Sur l’ensemble du département des Pyrénées Orientales, l’emploi du feu est réglementé par le code forestier mais aussi par les arrêtés préfectoraux du 14 avril 2008 et du 17 juillet 2008.


  Les IMPRUDENCES représentent la principale cause de départ des feux. Une bonne connaissance de l’emploi du feu et une attention accrue doivent avoir un rôle déterminant dans la maîtrise du risque d’incendie. Soyez vigilants et transmettez cette information à vos enfants ainsi qu’à vos proches et amis venus en vacances et connaissant parfois mal les problèmes de sécheresse de notre département.


Pour plus d’informations : http://www.risque-incendie.com/


Plan de Prévention du Risque Incendie de Forêts (PPRif)

   En terme de risque incendie, plusieurs communes ont été identifiées comme nécessitant la création d’un PPRIF (Plan de Prévention Risque Incendie de Forêt). Il s'agit d'Oms, Llauro, Vivès et Tordères.


  Le PPRif est un document issu de la loi du 02 février 1995 (décret du 5 octobre 1995) relative au renforcement de la protection de l'environnement qui soumet tous les risques naturels à une procédure unique. Ce document prescrit et approuvé vaut servitude d’utilité publique. Il définit les mesures de prévention de protection et de sauvegarde qui doivent être prises par les collectivités publiques ou les particuliers dans les zones exposées aux incendies de forêt : art 16 loi du 2 février 1995. La loi du 30 juillet 2003 (loi risque) renforce certaines dispositions et instaure un devoir d'information préventive aux maires des communes couvertes par un PPRif (Plan de prévention de Risques incendie de forêt) approuvé. Ce document doit être annexé au PLU et lui est opposable. Il se compose d'un rapport de présentation d’un plan de zonage réglementaire et d'un règlement associé distinguant d’une part les zones directement exposées et d’autre part les zones non directement exposées à des risques. Cela se traduit par un zonage réglementaire définissant des zones rouges, des zones bleues et des zones blanches.


Equipements de défense incendie à Tordères

Pistes DFCI

Citerne

  Une citerne de défense incendie, semi-enterrée, a été installée à l'intersection de la traverse de Passa et de la route D615, sur une parcelle privée.

  Elle permet de défendre la forêt du Réart en cas d'incendie, ainsi que les mas alentours.

  Une convention a été signée entre les propriétaires de la parcelle, la municipalité et le SIP des Aspres.

  La pose de deux autres citernes de défense incendie est actuellement à l'étude.


Circulation réglementée des véhicules à moteur dans les espaces naturels

La pratique des sports motorisés est très en vogue. La vente de 4 x 4, de quads et autres véhicules spécialement équipés pour circuler hors piste ne cesse de croître.

Or, la circulation des véhicules à moteur, en dehors des voies ouvertes à la circulation publique, cause des dommages aux milieux naturels (altération des habitats naturels), à la faune (dérangement, modification du comportement) et à la flore dont nous devons stopper la régulière dégradation. Elle est aussi source de danger (risques d’accident) et de nuisances pour d’autres catégories d’usagers (éleveurs, agriculteurs, marcheurs, cavaliers, cyclistes) et de dégradations de pistes et de chemins (érosion).  Afin de concilier protection de la nature et activités humaines, la circulation des véhicules à moteur dans les milieux naturels est réglementée depuis 1991.

 

Les textes :

- Articles L.362-1 et suivants et R.362-1 et suivants du code de l’environnement.

- Article R.331-3 du code forestier.

- Articles L.2213-2, 4, 23 et L.2215-1 et 3 du code général des collectivités territoriales.

- Plan départemental d’itinéraires de randonnées motorisées.

- Circulaire du 6 septembre 2005 relative à la circulation des quads et autres véhicules à moteur dans les espaces naturels.

 

Les principes posés par la loi :

- La circulation des véhicules à moteur n’est autorisée que sur les voies ouvertes à la circulation publique. La pratique du hors piste est donc interdite.

- Ne sont pas concernés par cette interdiction, les véhicules utilisés par des services publics, ceux utilisés à des fins d’exploitation ou d’entretien des espaces naturels ou ceux utilisés par les propriétaires ou à leurs ayants droit chez eux.

- Les motoneiges employées à des fins de loisirs ne peuvent être utilisées que sur des terrains aménagés à cet effet.

- Le maire ou le préfet peuvent interdire l’accès à certaines voies normalement ouvertes à la circulation.

- Un propriétaire peut également interdire l’accès des véhicules à moteur sur une voie dont il est propriétaire.

- L’aménagement d’un terrain spécialement dédié à la pratique des sports motorisés (cross, trials…) est soumis à autorisation.

- En forêt, la circulation et le stationnement sur les pistes forestières sont réglementés par le code forestier, la circulation en sous-bois est interdite.

- Les chemins de halage sont fermés aux véhicules à moteur.

Les contrevenants s’exposent à de lourdes amendes (1500 €) et à la mise en fourrière de leur véhicule.

 

Quelques précisions d’ordre général :

- Les voies ouvertes à la circulation sont les routes nationales, départementales, communales et les chemins ruraux.

- La présence sur une carte d’une route ou d’une piste n’implique pas qu’elle soit ouverte à la circulation des véhicules à moteur.

- Une voie privée suffisamment large et carrossable pour être fréquentée par une voiture de tourisme est présumée ouverte à la circulation des véhicules à moteur.

- Un simple sentier pédestre ou un layon forestier est interdit à la circulation des véhicules à moteur.

- Les voies affectées à la défense de la forêt contre les incendies (DFCI) sont interdites à la circulation des véhicules à moteur à l’exception de ceux utilisés par les services d’incendie et de secours.

 

Quelques règles de bonne conduite :

 

Avant le départ :

- Prendre connaissance de la réglementation auprès de la préfecture, de la direction régionale de l’environnement, des mairies, de la gendarmerie, de l’Office national des forêts ou de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage

- S’assurer que les voies que vous souhaitez emprunter sont bien ouvertes à la circulation des véhicules à moteurs

 

Sur place :

- N’emprunter que des voies ouvertes à la circulation des véhicules à moteur

- Respecter la signalisation

- Respecter l’environnement, les espaces protégés, les parcs nationaux, les réserves naturelles…

- Respecter les autres usagers de la nature (forestiers, promeneurs, cavaliers, VTT, chasseurs…)

- Circuler à une vitesse raisonnable

- Respecter la paix des troupeaux, les cultures, les plantations et les aménagements agricoles (clôtures, chemins…)